Le Conseil d’Orientation des Retraites a dans une note publiée le 19 janvier souligné que la réforme Fillon ne réglait presque rien. L’impact du report de l’âge de départ à la retraite des salariés du privé est jugé faible ; par ailleurs, l’effet de la loi Fillon sur la masse des cotisations sociales serait nul de l’ordre de 0,05 point du PIB.
Le rapport du COR n’est pas en soi une surprise. La Direction de la Prévision avait dès 2003 souligné que la réforme Fillon ne couvrirait au mieux que 40% des besoins des régimes vieillesse à l’horizon 2040. Le COR souligne que les hommes retarderaient de 0,6 an l’âge de départ à la retraite ; en revanche, les femmes l’avanceraient de 0,3 an. Ces décalages induiraient une augmentation de la population active de 400 000 personnes.
Le besoin de financement de la CNAV ne serait réduit que de 4,9 milliards d’euros en 2020 et de 8,3 milliards d’euros pour la fonction publique d’Etat. Or, selon le COR, les besoins s’élèvent à 52 milliards d’euros pour la CNAV en 2050 et à 40,3 milliards pour la fonction publique d’Etat.
Toujours selon le COR, il manquerait 18 milliards d’euros en 2020 et 112 milliards d’euros en 2050.